Questo sito utilizza i cookie per migliorare l'esperienza. Leggi di più
FR. Cet essai se penche sur les rapports entre bande dessinée et littérature en privilégiant les discours tenus par la critique, ou par certains praticiens relevant des milieux de la nouvelle « bande dessinée d’auteur », pour revenir sur la question longtemps débattue, et toujours pas résolue, de savoir ce qui distingue et ce qui rapproche ces deux modes d’expression. On y analyse les aspects techniques identifiés comme propres au « roman graphique » moderne (utilisation du noir et blanc, longueur dépassant le nombre de pages standard imposé par les éditeurs commerciaux, division en chapitres), pour en vérifier la pertinence à la lumière d’une comparaison avec d’autres traditions nationales que la franco-belge (en particulier la tradition italienne) et sur un laps de temps dépassant la période où l’on situe généralement leur adoption : les années soixante-dix. Une attention particulière est réservée au cas de Hugo Pratt, dont La Ballade de la mer salée et considérée comme étant le premier « roman graphique », ainsi qu’à la question des contraintes formelles et éditoriales, à la notion problématique de « bande dessinée adulte » et aux rapports de la bande dessinée avec les avant-gardes artistiques et littéraires. Au bout de ce parcours, on note, dans les débats opposant les tenants d’une bande dessinée résolument littéraire et les praticiens d’une BD populaire d’inspiration feuilletonesque, un décalque remarquable des arguments ayant opposé jadis les réalistes aux romantiques.